Politique

L’UMT appelle à relancer le dialogue social dans la fonction publique

L’UMT appelle à relancer le dialogue social dans la fonction publique
Le bureau national de l’Union syndicale des fonctionnaires (USF), affiliée à l’Union marocaine du travail (UMT), a publié dimanche un communiqué appelant le gouvernement à respecter ses engagements et à instaurer un véritable dialogue social dans le secteur de la fonction publique. Dressant un programme en 15 points pour défendre les droits des agents publics, le bureau national de l’USF détaille les axes de mobilisation face au «blocage» et menace d’engager de nouvelles formes de protestation.

L’aile syndicale de l’Union marocaine du travail réunissant les syndicalistes du secteur public, l’Union syndicale des fonctionnaires, demande au gouvernement de respecter ses engagements concernant l’institutionnalisation du dialogue social, en organisant de nouveaux rounds du dialogue social dans le cadre de la Commission du secteur public, dans les plus brefs délais. «Cela devrait se traduire par une réponse concrète aux revendications urgentes et légitimes des différentes catégories de salariés, en tête desquelles figure l’augmentation générale des salaires, dans le respect du principe de justice salariale», a indiqué le syndicat dans un communiqué rendu public dimanche suite à une réunion de son bureau national.

Les fonctionnaires fantômes continuent de hanter l’administration publique marocaine. Pour mieux lutter contre ce fléau qui présente un coût énorme, une proposition de loi vient d’être déposée par le groupe parlementaire du Mouvement populaire. Cette proposition vise à modifier et compléter le statut général de la fonction publique, en actualisant certaines de ses dispositions et en comblant ses lacunes juridiques.

Pour une refonte complète de la fonction publique
Au total, l’USF décline 15 revendications, allant de la titularisation des contractuels de plus de 5 ans d’ancienneté à la mise en place de la couverture accident du travail pour les fonctionnaires. Le syndicat estime qu’une refonte complète de la fonction publique s’impose, à travers un système moderne et intégré. Il appelle le gouvernement à programmer rapidement un nouveau round de négociations pour répondre aux attentes des fonctionnaires.

Dans sa déclaration, l’USF dénonce l’approche «comptable et sectorielle» du gouvernement dans sa gestion des revendications des fonctionnaires. Cette politique ne ferait qu’accentuer les inégalités entre corps de métiers, selon elle. Le syndicat met en garde contre les risques d’une remise en cause du statut général de la fonction publique.
Augmentation des salaires et pouvoir d’achat
La principale revendication du syndicat porte sur une augmentation générale des salaires. L’USF rappelle l’accord signé le 30 avril 2022, qui prévoyait des hausses pour compenser l’érosion du pouvoir d’achat, rongé par l’inflation. Le syndicat réclame aussi une baisse de la pression fiscale sur les fonctionnaires. Dans ce sens, le gouvernement est appelé à organiser une nouvelle session de dialogue social central dans le secteur public, sur la base du mémorandum revendicatif général de l’USF, afin de répondre aux revendications matérielles, professionnelles, «justes et légitimes des employés». Face à «l’intransigeance» de l’Exécutif, l’USF menace de durcir le ton et d’organiser une nouvelle grève générale. Elle dénonce aussi les ponctions sur salaire des grévistes, qu’elle juge «illégales», et apporte son soutien aux fonctionnaires suspendus pour avoir exercé leur droit de grève.
Les enseignants en première ligne
Le bureau politique condamne à cet égard «l’atteinte systématique au droit de grève en tant que droit constitutionnel», à travers la politique de retenue sur les salaires des grévistes, et demande le remboursement des sommes retenues aux personnes concernées. Il exprime également son soutien de principe à tous ceux qui ont été temporairement suspendus de leur travail pour avoir exercé leur droit de grève, et appelle les parties concernées à mettre fin à ces mesures de représailles illégitimes.

L’USF exprime également sa solidarité avec les mobilisations en cours dans l’éducation nationale, aux côtés des syndicats comme le FNE-UMT. L’UMT estime dans ce cadre que les enseignants ont obtenu le retrait d’un décret controversé sur leur statut et des avancées salariales historiques. Mais des tensions demeurent. Le syndicat met en garde contre une possible «année blanche» si le bras de fer perdure. Concernant la santé publique, l’USF réclame l’application d’un accord de 2011 prévoyant l’assurance accident du travail et maladies professionnelles pour les fonctionnaires, ainsi qu’une médecine du travail. Autre chantier en suspens : la mise en place de l’institution commune d’œuvres sociales interministérielles.
Appel à un nouveau statut des collectivités territoriales
L’USF apporte aussi son soutien aux revendications de la Fédération nationale des collectivités territoriales et de la gestion déléguée, qui a appelé à un mouvement de protestation le 31 janvier. Il demande au ministère de l’Intérieur de respecter ses obligations constitutionnelles de négociation. L’objectif est l’adoption d’un nouveau statut des collectivités territoriales, pour revaloriser salaires et carrières.

À travers son communiqué, l’USF appelle toutes les fédérations syndicales à s’unir pour mener des actions communes et défendre les revendications légitimes des fonctionnaires. «L’union fera la force dans ce bras de fer pour sauvegarder les acquis et arracher les droits», plaide le syndicat. Par son communiqué virulent, l’USF montre ainsi sa détermination à défendre les intérêts matériels et moraux des fonctionnaires. S’il se dit ouvert à la discussion, le ton employé témoigne d’une certaine impatience «face à l’immobilisme gouvernemental».

          

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