Maroc aujourd'hui

A vrai dire: La désillusion

  • Saoudi El Amalki//

Subitement, le coach national qui fut sur l’extase de l’euphorie qatarie, s’affaissait d’un revers de main tel un château de cartes. La gifle qu’on vient de lui flanquer, le secoue si bien qu’il n’en revient pas.

Lui qui se la coulait douce, dans les songes sublimes du mondial avec ses poulains, au point que nul ne pouvait offusquer ni importuner. Puis, d’une traite, ce régal succulent qu’il savoure depuis ses prouesses d’il y a un peu plus d’un an, s’estompe par cette claque sud-africaine.

Certes, personne ne peut douter de l’ensorcelante magie de vocable et d’attitude que le sélectionneur a dû exercer sur l’univers du sport, en empruntant un mode convivial au sein de son team, mais aussi dans le quotidien collectif du peuple.

Pareil au patriarche incontesté qui fait cavalier seul dans la pirogue de Noé, il conduit son embarcation de « copinage » à la désillusion de toute une nation cruellement désabusée par la prestidigitation qui ne fonctionne plus.

Des Mazraoui, En-n’siri ou encore Amallah, Saïss, Amrabat ne répondent plus, puisqu’ils sont devenus tellement « copains et intouchables » qu’il ne peut plus s’en passer, en dépit de leur indisponibilité.

Regragui devrait non seulement descendre de la tour d’ivoire pour remettre les pieds sur terre, mais surtout revoir sa conduite trop complaisante envers son effectif, pourtant bourré de talents.

Il y a certainement un ver dans le fruit qu’il va falloir extirper, d’autant qu’il excelle toujours dans le sens de perception de l’analyse et le courage de l’argumentation.

La déconvenue africaine est tombée à point nommé pour qu’il se rende à l’évidence que les affinités qu’il construit affectueusement dans le camp de son équipe ne devront point occulter la fermeté de choix des plus aptes à faire jouer.

Ceci étant, rien ne lui enlève pour autant toutes ses qualités de mobilisateur d’énergie et de pourvoyeur d’identité, manifestement exprimée dans la façon de revigorer ses protégés et de vociférer l’hymne national au début du match.

Et si on se permet d’émettre certaines critiques sur ses manières de s’y prendre avec l’esprit joueurs, c’est parce qu’on apprécie les principes techniques et les vertus patriotiques qu’il ne cesse de sécréter, à travers un glossaire raffiné et viscéralement populaire.

Tout en ayant une admiration certaine sur son potentiel avéré, il serait absolument ingrat voire injuste de verser dans le lynchage ou encore la flagellation abusive contre cet escadron qui s’est fort démené dans des conjonctures virulentes, sanctionnées par la brutalité du climat et la verdeur du jeu africain.

Après tout, ce n’est nullement la fin du monde et rendez-vous donc en 2025 pour une nouvelle édition de la CAN qui aura lieu au Maroc, sous le soleil et l’air beaucoup plus tempérés et favorables.

          

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